Homélie du 3ème dimanche du Temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 19 janvier 2020Une grande lumière
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“Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière.” Pour nous chrétiens d’aujourd’hui, cette lumière c’est le Christ et sa Parole. C’est ce que vient nous rappeler le pape François en instituant cette journée de la Parole de Dieu. Il nous invite à remettre le Christ au centre de nos vies ; lui seul a les paroles de la Vie éternelle. Elles sont lumière et nourriture pour notre vie de tous les jours.
Cette bonne nouvelle était annoncée par le prophète Isaïe bien avant la venue de Jésus. Son message s’adresse aux Galiléens qui ont subi la déportation en terre étrangère et hostile. Pour eux c’est une période de ténèbres et de désespoir. Mais voilà qu’Isaïe leur annonce le surgissement d’une “grande lumière”. Le mal, la violence et l’humiliation ne peuvent avoir le dernier mot. Le prophète annonce l’arrivée de la lumière, de la joie. Désormais le peuple va être libéré de toute servitude.
Nous sommes ce peuple qui marche souvent dans les ténèbres. Ces ténèbres, nous les connaissons bien : ce sont celles du péché, de la haine et de la violence. Pour beaucoup, c’est la perte des repères. Dans la deuxième lecture, saint Paul dénonce les divisions entre chrétiens. Chez les Corinthiens, il y avait des oppositions et des disputes. Certains prétendaient se rattacher à Apollos, d’autres à Pierre, d’autres encore au Christ. Paul les invite à prendre de la hauteur. Le fait d’avoir été baptisé par tel ou tel n’apporte rien de plus. C’est autour du Christ crucifié et ressuscité que les disciples doivent se rassembler. Il est lui seul la vraie lumière qui nous permettra de sortir de nos ténèbres.
L’Évangile nous montre précisément l’arrivée de Jésus. Ce qui est extraordinaire c’est qu’il commence par ceux qui en ont le plus besoin : la Galilée carrefour des païens, les pays de Zabulon et de Nephtali. Il faut savoir que c’est un lieu de passage, proche des régions païennes. On y trouvait beaucoup d’immigrés qui venaient du monde païen. Les Juifs qui étaient restés dans la stricte observance les considéraient avec mépris. Or c’est précisément là que Jésus va annoncer la bonne nouvelle et choisir ses premiers disciples. Comme notre pape François nous le rappelle souvent, la première urgence c’est les périphéries.
Cet appel de l’Évangile nous interpelle. Vingt siècles plus tard, ce sont toujours les ténèbres qui dominent le monde. Nous assistons à une dictature de l’argent roi… On en veut toujours plus. La haine, la violence, les injustices sont un grand malheur qui enfonce notre monde dans les ténèbres. Et puis, il y a la nuit de ceux et celles qui sont douloureusement frappés par la maladie et le handicap. Beaucoup se demandent pourquoi c’est tombé sur eux. Pourquoi je me retrouve seul alors que les autres ont leur travail et leur vie de famille.
Mais c’est précisément là, dans ce monde tel qu’il est et dans la situation qui est la nôtre, que le Christ nous rejoint. Il est bien présent, mais trop souvent, nous ne savons pas le reconnaître. Nos yeux sont aveuglés par la tristesse et le découragement. L’Évangile nous dit qu’il vient habiter à Capharnaüm. Sa mission commence par un lieu mal famé. Il va en priorité vers ceux qui sont en difficulté et qui vivent dans le désespoir. Contrairement aux bien-pensants qui enfoncent les pécheurs dans leur mauvaise réputation, il vient les aider à se relever et à se remettre en route. Son message est porteur d’espérance car il leur ouvre une porte, celle qui permet de passer des ténèbres à la Lumière.
Cette lumière, Il nous appartient de vraiment l’accueillir dans notre vie et de la communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Des prêtres, des catéchistes, des équipes d’aumôneries, des responsables pastoraux s’y emploient. Mais cette mission n’est pas seulement l’affaire de quelques-uns. Le Christ nous appelle tous pour aller avec lui vers les autres jusqu’aux périphéries. Quand Jésus appelle ses disciples, il ne choisit pas les plus intelligents ni les plus capables. La seule chose qu’il leur demande, c’est de l’accompagner et d’aller avec lui à la rencontre de gens de toutes sortes. Ils se retrouveront face à des personnes qui souffrent de toutes sortes de misères. Quand les disciples se mettent ensemble sous la conduite de Jésus, c’est le Royaume de Dieu qui se construit.
En nous rassemblant à l’église en ce dimanche, nous venons puiser à la source de l’Amour qui est en Dieu. Nous nous nourrissons de sa Parole et de son Eucharistie. “Laissons-nous rejoindre par son regard, par sa voix, et suivons-le ! Afin que la joie de l’Évangile parvienne jusqu’aux extrémités de la terre et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière” (Pape François).
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Sources : revues « Prions en Église », Feu Nouveau, Pape François, dossiers personnels
Jésus « marchait au bord du lac de Galilée. » Il cherche à recruter ses premiers collaborateurs. Il va au-devant des gens et les appelle. Il s’adressait à Pierre, André, Jacques et Jean et les invite à Le suivre. « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
À ce moment précis, les heureux élus sont occupés. Non pas dans l’exceptionnel, mais en pleine banalité de leurs activités journalières, pendant qu’ils s’affairaient à préparer les filets pour la pêche ! Un climat de confiance réciproque s’installe… Par la suite, aucun autre dialogue n’est rapporté par l’Évangile, seulement ce fait surprenant : « Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. » Ce jour-là, les quatre pêcheurs n’ont pas hésité à tout laisser pour suivre Jésus, une personne quasiment inconnue mais recommandée par Jean Baptiste. Cette réponse généreuse des futurs apôtres va complètement transformer leur vie.
Jésus s’est invité dans la vie quotidienne des apôtres comme il essaye de prendre place dans la nôtre. Dieu est présent, au cœur même de nos activités. Dans nos joies comme dans nos peines. Quand tout marche à merveille, mais également lorsque tout semble s’embrouiller. Il est toujours là, à côté de nous, en plein dans notre train-train quotidien et à la croisée de nos chemins. Il nous encourage à sortir de nos préoccupations et à nous ouvrir au monde. Sommes-nous prêts à le placer au cœur de nos tâches habituelles ?
Le Christ nous invite aujourd’hui à emboîter ses pas, à vivre notre foi dans une démarche active. Il nous encourage à nous ouvrir au monde, tels que nous sommes ! Avec nos compétences et nos disponibilités, même avec nos défauts et nos faiblesses. À son appel, répondons-Lui par un ‘oui’ généreux. Engageons-nous sur son sillage. N’ayons pas peur de nous mettre en route. N’hésitons pas à Lui offrir notre temps, nos mains et notre cœur !
Ne rêvons pas d’une vie exemplaire. Cela dépasse nos possibilités. Les modestes faits et gestes accomplis avec amour expriment d’ores et déjà notre foi et peuvent être un puissant témoignage que ‘Royaume des cieux’ est déjà là, au milieu de nous.
La ‘Petite voie’ de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est un fantastique modèle. Les petites fleurs parsemées sur son chemin entraînent les âmes à suivre son exemple. Cette vie toute simple témoigne de l’épanouissement dans l’âme. Elle laisse le champ libre à l’action de Dieu dans sa vie et rayonne la douce lumière de sainteté à travers le monde. Une ouverture de cœur au service des autres. Une écoute attentive et désintéressée. Un élan de générosité et de chaleur humaine en toute simplicité ! Un apostolat discret mais efficace.
La ‘Bonne Nouvelle’ est là pour nous guider et éclairer notre route. « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14:6) nous dit Jésus.
Nguyễn Thế Cường
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Seigneur, je suis un petit instrument.
Très souvent j’ai l’impression d’être un bout de crayon entre Tes mains. C’est Toi qui penses, qui écris et agis. Fais que je ne sois rien d’autre que ce crayon.
Tu m’as envoyée. Ce n’est pas moi qui ai choisi où aller. Tu m’as envoyée non pour enseigner mais pour apprendre : à être douce et humble de cœur. Tu m’as envoyée pour servir et non pour être servie. Servir avec un cœur humble.
Et tu me dis : va, pour être cause de joie dans ta communauté. Va chez les pauvres avec zèle et amour. Va servir en hâte, comme la Vierge. Choisis les choses les plus dures.
Va avec un cœur humble, avec un cœur généreux. Ne va pas avec des idées inadaptées à ton genre de vie, avec de grandes idées sur la théologie ou sur ce que tu aimerais enseigner ; va plutôt pour apprendre et servir. Partage avec un cœur humble ce que tu as reçu.
Va chez les pauvres avec une grande tendresse. Sers-les avec un amour tendre et compatissant. Va te donner sans réserve.
Mère Térésa de Calcutta